Perspectives
Dans ma série de boites de chocolats, (Couloirs, 2014, 2015...) , on se promène dans un labyrinthe de couloirs sans issue, un abime de solitude dans un écrin d'or en plastique. La boîte de chocolat sert de cadre doré pour des petits dessins représentant des couloirs. A la manière d'un cadre à fenêtre multiple dans lequel on met des photos de famille.
Ici, pas de portraits, mais seulement la représentations d'espaces vides. Les couloirs qui sont des lieux de passages, que j'appelle des non-lieux. Car ce sont des espaces qui n'invitent à rien d'autre qu'à les quitter. Aucune action n'a jamais lieu dans un couloir, c'est l'interstice entre les mots de l'histoire. Et derrière chaque porte se trouve la potentialité de dénouements différents au texte. Une multiplicité de choix suspendus dans le temps qui précède la décision. Choix auquel nous sommes confrontés seuls, tout au long de notre vie qui peut se penser comme une multitude couloirs en enfilades contenant des portes fermées qui contiennent elles même autant de potentialités que de nouveaux choix, donc une mise en abîme de nouveaux couloirs et de nouvelles portes. La traversée est angoissante, car c'est l'inconnu qui se cache derrière les portes. Le regard se perd dans les vignettes cinématographiques et cherche à appliquer aux couloirs les codes de la narration, mais il n'y a pas d'autre histoire à raconter que celle d'un abime de solitude dans une prison de choix aveugles.